Titre Vélo

Bilan

Vélo, dont :9 020
France1 400
Italie700
Slovénie170
Croatie100
Hongrie520
Roumanie460
Bulgarie410
Turquie750
Iran200
Pakistan1 100
Inde1 200
Népal420
Maroc550
Espagne0
Portugal340
France700
Bus1 900
Camion470
Voiture3 200
Train4 200
Bateau3 heures
Avion (Népal – Dubaï – Maroc)9 500

Vous pensez tous qu'on a fait du vélo, beaucoup de vélo ? C'est vrai. Mais pas seulement ! La preuve en chiffres dans le tableau ci-contre. Le total se chiffre à un peu plus de 9 000 kilomètres sur la petite reine, à peu près la même chose en transport en commun et encore une fois la même chose en avion. La moyenne, sur environ 300 jours, s'établit donc à 30 kilomètres par jour, mais dans les faits nous avons plutôt privilégié de grosses étapes pour disposer de davantage de temps « libre ».

D'autres chiffres, en vrac !

Top 5 des routes (pour ceux qui veulent visiter…)

  1. Slovénie : collinettes, en automne c'est ce qui peut arriver de mieux à un cycliste. Les photos nous laissent toujours songeurs.
  2. Route vers Pokhara, au Népal. Débuts de la végétation tropicale, bambous, habitants charmants et surtout… l'Himalaya.
  3. Route d'arrivée en Turquie : après une Bulgarie humide et froide, nous arrivons dans un paysage méditerranéen avec pistes, habitants d'une extrême gentillesse. La frontière est impressionnante, peut-être la plus belle journée de route pour l'ambiance générale.
  4. Route de paradis en France : nous passons dans un village nommé Paradis, dans l'Ain. Le long des montagnes, sans efforts et chauvins, nous vivons dès le début du voyage une de nos plus belles routes.
  5. Arrivée à Beni Mellal, ville de notre ami Quentin au Maroc. Après une ascension dans l'Atlas, la plaine s'étend jusqu'à l'infini depuis l'altitude de 2 000 mètres que nous avons rejointes. Nous en descendons par une piste de Paris-Dakar, dans une nuit tombante qui rehausse chaque lumière…

Flop 5 des routes (pour regretter le vélo !)

  1. Arrivée à Lahore (8 000 000 habitants) au Pakistan. Boue, gaz, conducteurs… audacieux, ornières, agitation, un peu l'enfer pour des vélos. Carrément l'horreur même.
  2. Ankara, Turquie. De manière générale, pour des vélos chargés les villes ne sont pas très accueillantes. Si en plus elles sont moches, que demander de pire ?
  3. Arrivée à Craiova en Roumanie : de grandes usines chimiques puantes et assourdissantes jalonnent la route. Ne nous plaignons pas, pensons à ceux qui sont dedans, c'est fou…
  4. Slovénie… dans le top pour sa beauté, dans le flop pour sa difficulté : sans bitume, une route est parfois difficile à escalader, alors avec des pentes dignes de saut à ski, on ne peut que se dire : « Chouette, nous venons de changer les pédaliers pour des développements plus faciles ! »
  5. Portugal, quatre voies. Ben oui, ça nous est arrivé de prendre des quatre voies. Le pire c'était une huit voies à Istanbul. Mais là au Portugal, on n'avait pas le choix pendant 30 bornes et elle était tellement vide qu'elle avait l'air inutile. Sauf que pour des vélos, c'est chiant.

Le coin des anecdotes

Notre plus gros pépin mécanique, on ne peut que s'en mordre les doigts : un peu fainéants pour rejoindre Ankara par la route, nous faisons du camion stop et, pour ne pas abîmer les vélos, nous les couchons afin qu'ils ne tombent pas… Finalement, ce sont les lingots de plomb que transportait le camion qui sont tombés… sur nos roues. Pour retrouver des jantes correctes, on s'est bien amusé !

Robert, notre ami autrichien est très dangereux en voiture. Arrivée de nuit au Pakistan, le voilà qui roule à tombeau ouvert sur la route qui mène à Quetta. Lorsque Charles lui fait remarquer un campement d'autochtones sur le côté de la route, il tourne la tête, et lorsqu'il regarde à nouveau la route… c'est pour apercevoir dans les phares de sa voiture, lancée à 90 km/h sur une route trouée comme un gruyère, une chaîne qui barre la route. Impossible de s'arrêter, il arrache la chaîne, les poteaux qui la tiennent : il s'agissait en fait d'un camp militaire, les soldats sont furieux, Robert aussi, qui les engueule pour défaut de signalisation. D'un geste, le chef indique les pierres blanches sur la montagnes d'en face, où il semble être écrit « stop », en ourdou. Les dégâts ? Une plaque d'immatriculation qui tombe. Bien joué.

Vérone, Italie. Depuis peu, nous sommes rôdés pour demander aux habitants une petite place pour la nuit. Nous savons qu'il faut parfois se lever tôt pour trouver une bonne âme… Mais cette fois-ci Charles a déclaré que la première fois serait la bonne. En l'occurrence, le premier coup de sonnette nous offre une de nos plus belles rencontres, celle d'Alessandro qui nous accueillera pour deux nuits, parlant français avec un accent aussi délicieux que ses pastas. Nous aurons avec lui des discussions très intéressantes, sur les notions de « demande », de choix de vie, d'amour, même. Il était si gentil… Le destin ?

Les surprises du voyage : Thierry, un jeune qui voyage guitare au dos depuis la France, en auto-stop et transport en commun nous retrouver à Katmandou, début juin. Nous l'avions rencontré en Cappadoce, pour Noël ! Après s'être renseigné au sujet de notre hôtel dans la apitale du Népal et de nos dates de passage, il s'est dépêché de venir nous réveiller à 7 heures du matin. Un sacré réveil, quelle surprise ! Pour son anniversaire, nous irons au casino, dépenser quelques roupies pour des moments que nous ne sommes pas près d'oublier. Nous finirons à 6h du matin sur un des temples de Hanuman Dokha, place historique, en chantant « Namasté Katmandou », à six : quatre Français, une Allemande, une Autrichienne. Mythique.

Au Népal, la conduite est à gauche. Et les camions roulent vite. Du côté du ravin, Foucauld roule, lentement (normal, sur une montée). Un camion arrive par derrière, le rase, et puis peut-être dans la crainte de le heurter, donne un brusque coup de volant sur la droite, pour se retrouver dans le fossé d'en face, à droite, profond de 70 cm et large de 90 cm. Charles arrive et constate : Foucauld a mis un camion népalais dans le fossé… Nous sommes vengés. Les chauffeurs n'ont rien, et sortent de la cabine comme si cet accident était la routine.

Juste un chiffre : 21. C'est le nombre de thés qui nous ont été offerts le premier jour de notre arrivée en Turquie (les tasses sont petites, mais tout de même !). Les Turcs sont charmants, accueillants, curieux, et généreux. Sans doute qu'en demandant quelque chose, on s'expose à trouver des gens gentils… En tout cas, l'hospitalité n'est ici pas un vain mot, et, après seulement une soirée passée ensemble à rire sur des dessins et sur les maigres mots que nous connaissions en turc, nous avons vu un de nos hôtes pleurer à notre départ. Baba Ibrahim, Papa Ibrahim… Pour la petite histoire, le thé doit être, de loin, la boisson que nous avons le plus bue lors de notre périple : depuis la Turquie jusqu'au Maroc, le thé noir, au lait et sucré ou à la menthe était la boisson nationale. Après les bières de l'Est, nous étions contents de retrouver l'alcool normal… au Portugal, quelques milliers de kilomètres plus tard.

Un peu décalés… Parfois, nous sommes complètement à côté de la plaque. Comme en France, où nous réalisons à midi (enfin, 16h, l'heure normale pour trouver un bar ouvert le dimanche) qu'après 90 kilomètres de route, il en reste autant pour arriver chez les parents d'une amie, qui nous attendent le soir même. Oups… Cela donnera une étape de 180 kilomètres, record encore valide après notre voyage. Inutile de vous dire que l'étape suivante fut plus courte, 45 kilomètres. Mais la moyenne sur deux jours reste bonne ! Au Portugal aussi, nous réalisons à quel point les dates sont peu importantes pour nous, lorsque nous arrivons avec un jour de retard au rendez-vous fixé avec Myriam, une amie en stage à Coimbra. La montre, c'est juste pour se réveiller…

En Iran, la monnaie locale est le rial, dont le plus grand billet, de 20 000, vaut moins de deux euros. Le billet de 10 000 rials est surnommé le « Khomeini » (prononcez Roméni), du nom du fondateur de cette République islamiste, qui voit son visage imprimé sur une face du billet. D'où des situations parfois cocasses. Un marchand à qui on paye ses achats en « Khomeini » l'embrasse avant de l'appliquer sur ses yeux… Une ferveur amusante. Tous les habitants du pays ne sont pas pour autant, loin de là, des adorateurs d'un régime aussi coercitif. Une autre fois, nous prenons un camion-stop pour rejoindre Ispahan. Au volant de son 40 tonnes sur le plateau duquel sont attachés nos deux coursiers, il décide de se rouler un joint. Et pour bien mettre en ligne son matériel, il utilise un billet de 10 000 rials, d'où l'image amusante du haschich qui recouvre la tête de Khomeini, dans un pays où le cannabis est strictement interdit. Par la suite, le camion louvoiera sur l'autoroute, son conducteur, sous les effets de sa cigarette spéciale. Moralité : ne fumez pas de joint en conduisant.

Dernière mise à jour le 11/06/06.
« Il faut que la pensée voyage et contemple, si l'on veut que le corps soit bien. » (Alain)